dimanche 19 juin 2016

Danser pour trouver sa femme sauvage


Se connecter aux énergies vitales c’est d’abord se connecter à un lieu physique en soi : notre centre et  ses racines, c’est à dire les dernières lombaires et tout le bassin qui contient le ventre, les hanches, le périnée et des jambes jusqu’aux orteils.

Nous replacer dans notre vrai centre déplace notre identification à la « façade » : notre buste et les bras, notre visage, et notre tête.
Nous replacer au centre implique des changements dans notre manière de respirer, de bouger, de ressentir et de se présenter à autrui.
Remettre notre Centre au centre de notre attention est totalement à contre-courant de la marche de notre société et des idées reçues, éducatives et reliquats religieux,  et cela nous demande d’abord de tout désapprendre, de débrancher des circuits neuro-moteurs pour en connecter d’autres, nouveaux, donc perturbants au début.

Habiter notre centre est un processus qui nous fait cheminer vers toujours plus d’authenticité et d’humilité. Et c’est là que nous recevons le cadeau de la vieille Sage, de la vieille Louve, la femme sauvage.
Là, dans ce territoire éloigné des jeux des masques et des apparences, là où les préoccupations, les émotions, les projections, les principes et les idées sur le comment et le pourquoi des choses sont restés accrochés dans les ronces et les broussailles épineuses qui bordent l’abord de notre forêt intérieure, dans la vallée de notre bassin, au cœur de la grotte qui abrite notre Source vitale.
C’est là que se trouve la demeure de la femme sauvage.

Ressentir sa présence en soi est libérateur car avec elle nous nous sentons reliées à la Terre et à notre "fémellité", à la sécurité fondamentale de se sentir être exactement à sa juste place au sein de l’univers et dans l’instant présent, co-participantes au flux créatif de la Vie en abondance, donnant et recevant, instinctivement, intuitivement, librement. Et humblement, à la manière noble des bêtes sauvages.

Parmi les différents outils que j’aime pratiquer et utiliser pour favoriser cette reconnexion, il y a la danse libre et intuitive. Ce qui caractérise ma démarche c’est il n’y aura que peu d’intervention de ma part au cœur de l’expérience dansée. Quelques mots clés de temps à autre pour raviver les intentions, mais mon action  se fera principalement à travers les choix d’enchainements de morceaux musicaux , pour que puisse se vivre et se dérouler un processus d’abandon progressif du haut du corps à la faveur d’un engagement de plus en plus concret, réel et visible du bas du corps.
C’est Gabriel Roth, la créatrice de la danse des 5 rythmes qui m’a profondément inspirée dans ma démarche, ainsi qu' une profonde filiation avec la vision de la danse qu’a eu Isadora Duncan,  reçue de ma professeure Yvonne Berge qui fût l’une de ses élèves.

Cette démarche me demande d’accepter de laisser-faire, d’être dans une posture qui relève d’une forme de protection bienveillante de l’espace consacré à la danse, au service du processus que chacun(e) est invité(e) à vivre librement, à son propre rythme et à sa manière singulière. J’estime que je n’ai pas à intervenir dans cette descente en soi, qui se cherche, se trouve par moment, se dissipe, réapparaît, emmène, confronte, brasse, illumine, délivre, déroute, transforme…. C’est  intime, et c’est le choix de chacun(e) de garder cela au-dedans ou d’en faire le partage, de s’ouvrir ou de se fermer, de jouer ou de rester sérieu(x)(se), d’arrêter et de reprendre…
Je crée donc  le cadre et mon travail va être ensuite de cultiver un état de présence non-interventionniste qui enserre et ressent activement, une posture de témoin de ce qui se vit.

La vie en société fait qu’il n’est pas aisé de se réapproprier sa propre puissance-du-dedans.  Chacun(e) de nous avons à organiser notre vie pour nous créer quotidiennement nos espaces de reliance. Les moments de danse libre-intuitive , comme des bains, offrent un plus , une grande mobilisation des énergies internes, qui se prolonge sur plusieurs jours après, parfois plusieurs semaines. La répétition de ces bains fait pour moi vraiment parti d’une démarche porteuse de sens et de fruits. Cela rejoint tout à fait la pratique des cercles de paroles, cercles de femmes, ou cercles d’hommes, tentes rouges etc.. . qui prennent tout leurs sens dans la rythmicité des rendez-vous, sur le long terme.

« Si vous voulez donner naissance à votre vrai moi, vous allez avoir à creuser profondément dans ce corps qui est le vôtre et laissez votre âme hurler. Parfois, vous devez prendre un acte de foi et de confiance que si vous éteignez votre tête, vos pieds vont vous emmener où vous devez aller. » Gabriel Roth

Sur Angoulême je prévois une soirée de Danse libre-intuitive en groupe mixte le samedi 24 septembre.
Le thème en sera :

Danse la femme sauvage, Danse l'homme sauvage !
Cercle de partage de lecture de textes choisis (sur le thème)
Danse libre-intuitive (et surement avec un musicien en live)

Plus d'informations à venir....


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